Dépendance affective

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Induction/approfondissement

Le problème c’est la façon dont je voyais les choses. Maintenant que je les vois d’une autre façon, il n’y a plus de problème.

Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire, vous savez, l’allégorie de Platon sur la création des hommes et des femmes, des femmes et des hommes? J’ai envie de vous la raconter, car elle me semble intéressante après ce dont nous venons de parler…

Aux premiers temps de la création, la terre était peuplée d’hommes à la nature double. Ces êtres répartis en trois genres réunissaient chacun deux moitiés : deux hommes pour les premiers, deux femmes pour les seconds, un homme et une femme enfin pour les troisièmes, appelés androgynes.

Lorsque la révolte des dieux éclata, les Olympiens séparèrent en deux ces êtres primitifs qui, dès lors, se mirent en quête de leur partie perdue. L’amour serait ainsi le besoin impérieux poussant chaque être à renouer avec sa complétude en retrouvant son autre moitié. Lorsque les deux moitiés se retrouvent, un amour fusionnel les saisit. L’image du couple transcende la mort. L’amour apparaît alors comme le seul remède à la misère de l’homme et à sa solitude. Pourtant concevoir l’amour comme un manque n’est-ce pas réducteur? L’amour n’est-il pas aussi inventionressource et créativité.

Ce mythe résonne toujours, comme si invariablement, nous rencontrons une personne qui devrai combler les blessures du passé, qui possède à la fois les trans positifs et les traits négatifs de nos deux parents, de manière consciente et inconsciente… Le vieux cerveau, notre cerveau archaïque, notre cerveau limbique, confond parfois notre partenaire et nos anciens attachements, il croit avoir trouver le partenaire idéal, oui, celui qui nous aidera malgré nous à réparer les dégâts psychologiques et émotionnels du passé. Nos blessures d’âme, nos blessures d’enfant, nos blessures narcissiques.

Pour cela, cet autre avec qui nous nous unissons va, malgré lui, brasser les conduites et les sentiments refoulés de notre enfant intérieur, tandis que nous, de manière également tellement inconsciente, nous brassons ses conduites et ses sentiments refoulés. Et nous projetons chacun sur l’autre nos propres traits négatifs, sans nous rendre compte que nous voyons en lui exactement ce qui nous fait souffrir en nous… Plutôt terrible comme schéma, n’est-ce pas?

C’est comme si nous choisissions notre partenaire selon des critères qui dépasse notre conscient. L’autre possède à la fois les qualités et les défauts de nos parents, leurs trop et leurs pas-assez. et notre partenaire est là pour compenser les parties de nous-mêmes dont nous avons été amputé dans l’enfance. En tout cas, c’est ce que nous souhaiterions… Car trop souvent, cela ne fonctionne pas, et nous en venons à croire que notre partenaire tant aimé ignore délibérément nos besoins, alors qu’il ne peut savoir intuitivement quels sont ces besoins! C’est un peu comme si nous redevenions des nourrissons qui attendent que leur maman arrive et prenne soin d’eux parfaitement sans qu’ils aient besoin de parler. Juste en étant grognons, ou en pleurant, ou en boudant… Pourtant nos partenaires ne sont pas nos mamans, n’est-ce pas? Et ils ne peuvent répondre à nos besoins que si nous leur disons quels sont ces besoins?

Je ne sais pas si vous avez déjà pris l’avion? Lorsque l’avion se prépare au décollage, selon les règles de sécurité, on fait savoir aux passagers qu’ils doivent maintenant attacher leur ceinture de sécurité, éteindre leurs téléphones, ranger les tablettes, baisser les accoudoirs… On explique les gestes de sécurité, et que le masque à oxygène sort automatiquement de son compartiment en cas de nécessité. On dit aux passagers de se saisir de leur propre masque et de le mettre sur leur visage, et ensuite, seulement d’aider ceux qui ont besoin de leur aide.


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